Une légende remonte à la mythologie : Palamède, héros de L'Iliade et grand rival d'Ulysse, aurait inventé les échecs pour divertir l'armée grecque alors que le siège de Troie s'éternisait. Célèbre pour son intelligence, le Palamède grec reste celui auquel de nombreuses inventions sont attribuées : l'alphabet, les nombres, la monnaie, les dés ou encore le jeu de dames... alors remplacé par celui des échecs.
Palamède, c'est aussi le nom d'un chevalier de la
Table ronde qui occupe une place importante dans la littérature courtoise du
XIIIe siècle. Jouant sur l'homonymie avec le héros grec,
la légende du roi Arthur fait de ce chevalier Palamède, fils du sultan de
Babylone mais converti au christianisme, l'instructeur de ses compagnons d'armes
avec ce jeu qu'il a rapporté d'Orient. Ce Palamède devient l'inventeur "idéal"
du jeu d'échecs pour la société médiévale : il concilie fable avec de réelles
origines orientales et pense le jeu comme un parcours initiatique qui s'inscrit
dans la quête du Graal.
Chevalier au mérite d'avoir livré le "plus noble
des jeux", Palamède est représenté avec des armoiries "échiquetées d'argent et
de sable", c'est-à-dire en damier noir et blanc. En s'appropriant le jeu, la
société médiévale crée son propre mythe : pour de nombreux joueurs, Palamède
demeurera "l'inventeur des échecs" jusqu'au... XIXe
siècle!
source la BNF