8 déc. 2012

Morphy




Paul Morphy, né le 22 juin 1837 à La Nouvelle-Orléans où il est mort le 10 juillet 1884, est un joueur d’échecs américain.

Ses débuts aux échecs

Selon son oncle, Ernest Morphy, personne n’a jamais montré à Paul comment jouer aux échecs. Il a écrit que Paul a compris les règles en observant le déroulement des parties qui se jouaient à la maison. Ernest relate que Paul a mentionné, après avoir observé pendant plusieurs heures une partie de son père et son oncle, qu’il aurait dû gagner la partie. Tant le père que l’oncle sont surpris d’entendre une telle affirmation de la bouche du jeune Paul, car ils ne croyaient pas qu’il savait déplacer les pièces, encore moins la stratégie échiquéenne. Ils seront encore plus surpris lorsque Paul remettra les pièces sur l’échiquier et prouvera son affirmation.
 
En deux ans, vers l’âge de 20 ans, Morphy a défait tous les meilleurs joueurs d’échecs américains, puis européens. Par la suite, il renonce à jouer et tente de faire carrière en droit, mais sans succès car, antiesclavagiste, il a refusé de s’enrôler lors de la guerre de Sécession.

Le voyage en Europe de Morphy

Encore trop jeune pour exercer le droit, Paul Morphy est invité à un tournoi d’échecs international se tenant à Birmingham durant l’été 1858. Il accepte le défi et se rend en Angleterre. Cependant, il ne participe pas au tournoi, il joue des matchs contre les meilleurs joueurs anglais les battant sans exception. Le seul joueur qui refuse d’affronter Paul est Howard Staunton, qui a cependant promis de l’affronter, mais y a finalement renoncé. Parfois, Staunton est présent dans la pièce où joue Morphy et aurait pu s’y mesurer. Staunton a, peu après, été critiqué pour son refus d’affronter Morphy. À cette époque, il complétait une édition d’une intégrale de William Shakespeare, mais jouait aussi en compétition. Staunton a lancé ensuite une campagne écrite de façon à laisser croire que Morphy était la cause de cette situation, suggérant entre autres qu’il n’avait pas les fonds nécessaires pour répondre aux exigences financières d’un tel match. Pourtant, Morphy était si estimé que plusieurs groupes et plusieurs personnes riches étaient prêts à le financer sans réserve.
Durant les quelques mois où Morphy est en Angleterre, il joue le plus souvent des parties à l’aveugle, et même contre huit joueurs à la fois, qu’il gagne sans exception.

Recherchant de nouveaux adversaires, Morphy traverse la Manche et se rend au Café de la Régence à Paris, meilleur lieu français du jeu d’échecs. Il joue un match contre Daniel Harrwitz, meilleur joueur français de l’époque. Un prix sera versé au gagnant après 7 points. Morphy perd les deux premières parties, mais réagit avec calme, se rendant compte qu’il joue avec trop d’impétuosité. Il gagne la troisième, la quatrième, la cinquième, puis la sixième partie. Harrwitz demande alors une pause de huit jours pour cause de santé. Morphy accepte, à la condition de reprendre au rythme d’une partie par jour. Au retour, il annule contre Harrwitz, puis gagne la huitième partie. À ce moment, Harrwitz demande une nouvelle pause, mais Morphy refuse. Harrwitz abandonne.

À Paris en 1858, Morphy attrape la grippe et souffre d’une forte fièvre. En accord avec la médecine de l’époque, il est traité à l’aide de sangsues, perdant beaucoup de sang. Il est tellement atteint qu'il ne peut se tenir debout sans aide, mais insiste pour jouer contre Adolf Anderssen, considéré comme le meilleur joueur européen du moment, lequel est venu expressément de Breslau, en Allemagne pour ce match. Malgré sa maladie, Morphy triomphe facilement (+7 =2 -2). Lorsqu’on questionne Anderssen sur sa défaite, il réplique qu’il manque de pratique, mais que Morphy est plus fort et qu’il l’a battu à la régulière. Anderssen a aussi affirmé que Morphy était le plus fort joueur connu, dépassant même La Bourdonnais. C’est pendant cette période qu’il joue la partie de l'opéra à l’Opéra de Paris en 1858 contre le duc Charles II de Brunswick et le comte Isouard. En France, comme en Angleterre et aux États-Unis, Morphy a joué des parties à l’aveugle contre huit joueurs à la fois.

En compétition
 
Il joua, au total, 227 parties d’échecs en compétition avec environ 87 % de victoires. Il n’existe qu’un seul problème d’échecs connu de Paul Morphy qu’il créa alors qu’il était âgé de moins de dix ans.

lien:
les parties les plus significatives de Morphy sur Chessgames.com